La marine israélienne prévoit de construire une barrière de sécurité sous marine autour de Gaza afin d’empêcher les Palestiniens d’entrer en Israël par la mer a-t-on annoncé hier.
La barrière doit empêcher les nageurs, les radeaux ou les petits bateaux d’aller de Gaza jusqu’à la côte israélienne sans être vus.
La marine dit qu’elle avait précédemment compté sur les radars et les positions d’observation dans la Bande de Gaza mais que ceux-ci allaient être évacués plus tard dans l’année en même temps que les autres bases militaires et les colonies.
Selon les nouveaux rapports, la barrière consistera en un mur de 150 mètres et d’une barrière de 800 mètres allant de la plage jusque dans la Méditerranée.
La barrière aura 1.80 mètres de haut et se tiendra juste sous la surface. Des détecteurs électroniques détecteront tout mouvement sous la barrière et au dessus.
Israël est obligé de s’assurer que la barrière se trouve dans ses propres eaux territoriales sinon il risque d’être accusé de maintenir indirectement son occupation militaire à Gaza et ce malgré son retrait anticipé des colonies dans la région.
En novembre dernier, un Palestinien a été tué par des tirs israéliens alors qu’il nageait vers les colonies de Gush Katif à Gaza avec un radeau transportant des explosifs, un fusil et des grenades.
Il y a eu plusieurs tentatives palestiniennes de lancer des attaques par mer à partir de Gaza mais aucune n’a réussi. Cette tactique avait été utilisée avec plus de succès jusqu’en 1982 par l’OLP à l’époque ou elle était basée à Beyrouth et le long de la côte libanaise.
La marine israélienne surveille constamment la côte de Gaza et envoie périodiquement des bateaux près de la côte pour tirer sur les cibles. La flotte de pêche de Gaza qui consiste en des centaines de petits bateaux, est surveillée de près et est souvent confinée dans le port quand la tension s’accroît.
Une porte-parole de la marine israélienne dit : « Afin de protéger le front israélien et afin d’empêcher des infiltrations de terroristes via la mer, la marine est en train d’établir un système de sécurité qui pourra arrêter de telles infiltrations et qui donnera l’alerte aux forces de sécurité pour qu’elles puissent les stopper. La zone prévue pour ce système est près de la côte nord de la Bande de Gaza. »
La porte-parole dit que la barrière consistera en « éléments en-dessous et au-dessus de l’eau » et comprendra des dispositifs de détection électronique. Elle ajoute que la marine avait conclu que la barrière ne provoquerait pas de problèmes environnementaux.
Gaza est déjà totalement encerclée par des barrières et par conséquence très peu d’infiltrations en Israël ont eu lieu. Contrairement aux murs et aux barrières en Cisjordanie, la barrière de Gaza est construite sur la frontière Gaza-Israël et non sur le territoire palestinien.
Deux musulmans britanniques ont un jour fait passer des explosifs de Gaza en passant par le point de passage d’Erez et l’année dernière, deux habitants de Gaza ont réussi à s’infiltrer dans un conteneur naval dans un port israélien via un terminal de marchandises.
Gaza est l’un des endroits les plus surpeuplés du monde avec environ 1.3 millions de Palestiniens vivant sur 60% de la Bande de Gaza et 8.000 colons juifs vivant sur les autres 40%.
Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a décidé que c’était dans l’intérêt d’Israël de retirer ses colonies à Gaza.
Il y a néanmoins une crainte que Gaza ne devienne tout simplement qu’une grande prison dont Israël contrôlera le ciel, la terre et l’accès à la mer.
Les responsables palestiniens disent que la méthode israélienne qui consiste à construire un mur ou une barrière pour résoudre les problèmes est vouée à l’échec.
« J’espère que la mentalité israélienne, qui est d’ériger des barrières, va arrêter » dit le négociateur Saeb Erekat. « Ils ont maintenant des barrières sur terre et demain des barrières dans la mer et les jours suivants, des barrières dans le ciel. Quoi encore ? Est-ce qu’ils construiront une barrière autour de chaque maison palestinienne ? »
« Cette politique est mauvaise. C’est une politique aveugle. La réponse à toutes ces difficultés sécuritaires est un processus de paix constructif, qui construise des ponts avec les Palestiniens et qui mette fin à l’occupation ».